Voyager en terres mongoles.

C’est parce que les plaines sont immenses et que l’horizon s’ouvre à perte de vue que la Mongolie nous éveille à notre espace intérieur et à notre spiritualité.

On visite le théâtre de Dionysos, le Palais de Cnossos, ou l’Acropole, à Athènes pour découvrir la richesse de la culture Grecque. On flâne sur les Champs-Élysées, au pieds ou sur les Quais de Montebello pour ressentir le mode de vie à la française. On ne se rend pas en Mongolie pour visiter des sites ou des monuments. Ici, le voyage est intérieur et porté par une spiritualité que l’on ressent dans tous les gestes quotidiens. Le respect de la vie sous toutes ses formes, l’invitation au silence, tout sur les Terres de Gengis Khan nous ramènent au sacré et à notre silence intérieur.

La culture mongole est portée depuis des siècles par le nomadisme. Ce mode de vie invite à la sobriété, au retour à l’essentiel et au respect de la nature. Les éleveurs se déplacent au rythme de leurs animaux qui sont en liberté. Ils ne possèdent que l’essentiel.

Mais ce qui a rendu notre voyage aussi puissant, c’est la rencontre avec les Chamans. Ceux qu’on appelle les relayeurs incorporent, à chaque cérémonie, l’esprit de leurs ancêtres (les Ongods). Vêtus de leur armure et coiffés de leur couronne, ils rentrent dans une forme de transe, au moyen de leur tambour, pour se connecter aux ancêtres de leur lignée. Alors, nous oublions le temps, l’espace et avec eux, nous communiquons avec des âmes d’un autre siècle.

Parce que nous avons établi avec les chamans, au fil des ans, une relation de confiance basée sur le respect et la curiosité, nous avons été invités à participer à plusieurs cérémonies, dont la grande cérémonie du Solstice pour rendre hommage à la Terre Mère.

Car si les chamans sont reliés au Père Ciel, ils ont les pieds bien sur Terre. Ils honorent et incarnent des traditions riches de plusieurs siècles d’histoire. Dans le chamanisme qui a toujours côtoyé l’animisme, tout ce qui vit est animé d’un esprit. On honore alors, quotidiennement l’esprit de la forêt, celui des ancêtres, l’esprit du feu.

Dans la tradition mongole, seuls les relayeurs chamanisent pour entrer en contact avec leurs esprits. Ceux-ci leur transmettent des règles de vie, des légendes et des repères pour permettre à l’homme de vivre paisiblement avec son environnement.

Et c’est là que les frontières disparaissent. Mongols, Russes, Japonais, ou Français, nous sommes tous des enfants de la Terre et du Ciel. Faire preuve d’humilité et de respect, ne pas arriver comme conquérant, mais avec la discrétion de celui qui sait recevoir l’accueil, poser un genou à Terre nous permet d’honorer la grandeur de notre humanité. Car aujourd’hui où les compagnies minières vident de leur Terre de l’Uranium, de l’Or ou du Cobalt qui l’enrichissent, c’est nous appauvrir chacun dans notre propre humanité.

Alors, il est de notre devoir de reconsidérer notre rapport à la Terre Mère. Il est temps de nous inspirer de la sagesse de nos ancêtres et d’écouter ce qu’ils nous murmurent lorsque notre cœur est ouvert, si nous souhaitons simplement envisager l’avenir et garantir notre survie.

Arnaud Riou, Président de Terre Anima

*En juin 2025, plusieurs membres du conseil d’administration de Terre Anima, ainsi que plusieurs parrains et marraines de l’association, et plusieurs adhérents, se sont rendus en Mongolie où ils ont pu rencontrer les chamans avec lesquels notre association Terre Anima entretient des relations depuis sa création, il y a presque 10 ans.